25/03/2008
REACH = Handicap lourd
REACH a pour but d’imposer, depuis le 1er juin 2007, un niveau élevé de protection de la santé humaine et de l’environnement au sein de l’Union européenne.
En réalité, nous subissons la volonté des peuples d’Europe qui, de plus en plus, refusent le risque. REACH est arrivé après l’impact de l’amiante. L’idée que le grand public se fait de nos métiers en a été souillée, la chimie a mauvaise réputation, notamment dans les medias qui font l’opinion publique.
Nous avons là un débat de société qui concerne toutes nos entreprises, chacun veut vivre dans un monde plus sain. Nous voulons qu’aucune matière ne puisse désormais être utilisée si elle présente un risque.
Toute substance fabriquée ou importée en quantité d’une tonne ou plus par an, doit être enregistrée. Cet enregistrement implique de fournir des informations sur les propriétés de la substance et les utilisations identifiées.
Indiscutablement, les matières premières fabriquées dans l’Union européenne seront pénalisées par un coût supplémentaire du fait des dépenses d’évaluations et de montages de dossiers d’enregistrement. Cela va engendrer une hausse du prix de ces matières premières et donc des produits finis.
REACH est une charge de travail considérable qui va exiger plus de temps que nous l’avions estimé. Les PME de moins de 50 personnes seront, je le crains, à la peine, c’est évident.
Nous allons donc vers des ruptures brusques, qui mettront des industriels en difficulté. Il existe 100 000 substances actuellement utilisées qui devront faire l’objet de ces autorisations. La remise en cause de nos habitudes peut devenir un stimulant, pour ceux capables d’investir et de mener à terme la recherche fondamentale dans nos professions. Mais de nombreuses PME européennes, qui sont le tissu industriel de nos pays, ne pourront faire face aux impacts financiers de REACH.
Effectivement, le piège pour l’Europe et son industrie vient de ce que nous allons nous trouver prisonnier d’un cadre rigide, alors que nos compétiteurs indiens, chinois ou latino-américains, par exemple, ne le seront pas. Nous devons utiliser des substances et des préparations enregistrées, tandis que les produits finis importés (pièces détachées auto, meubles…) qui seront revêtus d’un vernis ou d’une peinture, qui seront assemblés par une colle quelconque, pourront entrer sans contrôle particulier dans nos pays.
REACH apparaît donc, que le législateur le veuille ou non, comme un handicap lourd, mais aussi périlleux, face à une concurrence déloyale.
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